mardi 20 janvier 2009

Tunisie vue du ciel ...

Avec les privilèges de l'aigle, Yann Arthus-Bertrand nous fait voyager sur une terre riche d'Histoire et de beautés. A travers ses étonnants et splendides clichés pris du ciel, redécouvrons la Tunisie :




Les ksour ou ksar désignent des forteresses berbères typiques du sud de la Tunisie. Repliées sur une cour intérieure et protégées par un mur d’enceinte parfois haut de 10 m, elles étaient bâties sur les reliefs pour se protéger des assaillants. Elles témoignent en effet de la longue résistance des Berbères à l’invasion arabe entre le VIIe et le XIIe siècle. La plupart de ces ksour étaient des greniers collectifs pour le stockage en toute sécurité des céréales, de l’huile et du fourrage. C’est pourquoi ces forteresses sont divisées en ghorfas, alvéoles de 4 à 5 m de profondeur et de 2 m de haut superposées sur plusieurs étages. D’autres ont servi d’habitations avant que ces sites aient été délaissés au profit des plaines une fois le calme revenu dans la vallée. Vides, ces « greniers des crêtes » dominent encore le paysage, rappelant par leur taille qu’un climat plus humide permettait autrefois de nourrir une population importante dans une région qui est aujourd’hui aux franges du désert du Sahara.




El-Jem, Gouvernorat de Mahdia

Quand on rallie El-Djem par la route, on voit surgir au loin une immense structure cylindrique tout à fait mystérieuse. Ce n’est qu’en arrivant à proximité que l’on découvre une bourgade somnolente à ses pieds. Le monde antique paraît écraser ici le monde moderne. L’amphithéâtre, qui date sans doute du début du IIIe siècle, est célèbre par ses dimensions (148 m de long, 124 m de large et 427 m de périmètre) et par son état de conservation. L’ancienne cité romaine de Thysdrus s’était auparavant contentée d’un amphithéâtre taillé à même le tuf dont on peut visiter les ruines. L’accroissement de sa population, qui atteignit probablement plusieurs dizaines de milliers d’habitants au IIe-IIIe siècle, et son enrichissement grâce à la culture de l’olivier, exigèrent la construction de cet édifice prestigieux dont l’architecture s’apparente à celle du Colisée romain. El-Djem rappelle ainsi que dans l’Antiquité, la population du sud de la Méditerranée était aussi importante et aussi prospère que celle du nord et suggère qu’une telle situation démographique peut revenir sans créer de catastrophes : alors l’amphithéâtre d’El-Djem paraîtra petit au regard des gratte-ciel qui l’entoureront.




Marabouts dans le Jebel Krefane, gouvernoratde Tozeur

L’Ifriqiya (l’Afrique) fut conquise par les Arabes dès la fin du VIIe siècle. Mais l’arabisation et l’islamisation, assez lentes au début, ne se sontaccélérées qu’à partir du XIe siècle. Comme dans les autres territoires tardivement islamisés, c’est le soufisme qui s’est implanté. En Afrique, ce courant prend appui sur le maraboutisme, culte des saints qui devient un élément essentiel de
la dévotion populaire : des tombeaux à coupoles (ou marabouts) parsèment villes et campagnes. Le marabout renvoie à l’origine au murabit, moine guerrier vivant dans un couvent fortifié (ou ribat). Puis il en vient à désigner un personnage qui s’est illustré par sa piété, sa charité, sa science religieuse ou ses dons de guérisseur. Le terme s’applique aussi à son mausolée, lieu de pèlerinage où les adeptes viennent le vénérer par des cérémonies chantées et dansées.
Aujourd’hui, les marabouts ont conservé une grande influence spirituelle, labaraka, qui peut influencer non seulement la vie quotidienne des fidèles mais aussi la vie politique du pays.


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Sujet proposé par Herr Mannelig.

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